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« Le travail de l’enseignante et de l’enseignant consiste à construire, dans l’esprit du jeune, une image de réussite si solide que rien au monde ne pourra l’ébranler. »

Il y a de cela de nombreuses années, j’ai essayé de repérer un seul élément du programme de sciences sociales qui aurait un impact sur la vie de tous les élèves; je n’ai rien trouvé. Aucun énoncé, aucune notion incontournable qui ferait une différence dans leur vie. Alors, à quoi sert l’enseignement? C’est tout simple et c’est immuable. Dans toute société démocratique, la profession enseignante consiste à former de bonnes citoyennes et de bons citoyens, des gens talentueux et réfléchis, conscients de l’aide qu’ils peuvent apporter et qui ont les connaissances et les habiletés pour réussir.

La clef consiste à aider les élèves à accroître leurs connaissances et leurs habiletés. Il existe deux façons d’y arriver : en encourageant ou en punissant. Les enseignantes et les enseignants qui choisissent la méthode punitive cherchent à rendre les élèves dociles et accommodants en édifiant une structure hiérarchique dans laquelle les élèves se retrouvent au bas de l'échelle, incapables, en fin de compte, de prendre des décisions ou si peu sûrs d’eux-mêmes qu’ils en arrachent lorsqu’ils se retrouvent livrés à eux-mêmes. Il est très facile d’enseigner de cette façon, car on traite tous les élèves de la même manière; l’enseignante ou l’enseignant n’a pas à se soucier des différences individuelles. De cette pratique résulte la dépendance. Il est beaucoup plus difficile d’apprendre à connaître réellement ses élèves, de prendre au sérieux qui ils sont et ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, et d’encourager leur apprentissage et leurs idées, même s’ils sont immatures.

Quels que soient les talents et habiletés de vos élèves, aidez-les à réussir à l’école. Ils adorent faire des tests (quand ils connaissent les réponses), alors aidez-les à les connaître. Ne leur mâchez pas tout; exigez qu’ils travaillent fort, qu’ils apprennent et qu’ils réussissent. Le sentiment de réussite est grisant : ils voudront le revivre encore et encore. La réussite change la perception que l’on a de soi et met en branle une volonté de travailler fort et de célébrer ses réalisations. Les relations deviennent agréables et les conversations se transforment en échanges. Le travail est dur, mais il est bon. La situation n’est plus « élèves versus enseignantes/enseignants », mais plutôt toute la classe versus le test. La réussite transforme une classe en équipe.